04/05/2023
La chasse est ouverte
Il est une chasse qui ne nécessite pas de permis et qui est ouverte du printemps jusqu’en automne, par périodes humides, c’est la chasse aux limaces et autres gastéropodes.
Profitant des journées mouillées de cette fin mars, les voilà qui sortent de leurs trous, toutes ravigotées par les pluies et affamées de jeunes pousses fragiles. Non contentes de leur démographie galopante, elles recrutent également chez leurs cousins les escargots, tout aussi friands de chlorophylle.
Pour endiguer l’invasion de baveux, diverses tactiques traditionnelles : cendre, coquilles d’œuf, paillages divers et variés, ramassage puis exil le long de la clôture du voisin.... Tout ceci ne donne pas de très bons résultats.
Plus intéressant, le piège à bière, car la population limacienne, tout comme la population humaine ne crache pas sur un petit apéro en début de soirée. Pas difficile, un pot rempli de bière 1er prix même éventée, suffira à attirer pas mal de soiffardes qui iront se noyer dedans. Ah les dangers de l’alcoolémie, on ne le répétera jamais assez !
L’inconvénient de ce petit bistrot de campagne est que la réputation de l’estaminet va s’étendre bien au-delà du jardin et les ivrognes potentiels viendront de loin pour picoler. En plus, sur le chemin, les buveuses ne manqueront pas de goûter à toutes les plantules disponibles.
Après avoir tout essayé, il reste la bombe nucléaire anti-limaces, les jolis granulés bleus. Il suffit de construire une petite muraille qui sera du plus bel effet autour des plantes à protéger. Les baveuses, attirées par l’odeur de vieux savon alléchante se jettent dessus et le ventre bien rempli, ne pensent plus à attaquer les tendres feuilles, mais repartent dans leurs trous avec un rot de bien-être. Inconvénient : il faut toujours reconstruire la muraille. Prévoir plusieurs paquets !
Dans cette lutte sans merci, le jardinier aura rarement le dernier mot. Il se retrouve tel un CRS face à une manifestation de Zadistes : les bataillons d’indésirables se reconstituant aussi vite qu’ils sont éradiqués!
Brigitte ESTERMANN